ThB : Après avoir vu ensemble ce qu’est une guerre hybride, passons aujourd’hui à la notion d’économie de guerre. Cette expression a fait un peu de bruit, lorsqu’elle a été utilisée par notre président de la République, dans le contexte de guerre en Ukraine. Le ton était martial, la guerre, soudain, se rapprochait de nous. Mais en fait, qu’est-ce qui se cache véritablement derrière cette « économie de guerre » ? Et, l’est-on en France ?
FC : Je commencerai par dire que nous ne sommes pas en économie de guerre. Ceci dit, on pourrait considérer que l’augmentation du budget de la défense va dans ce sens. Mais pour l’instant, je n’ai pas le sentiment que notre pays en est là. Une économie de guerre, c’est fait pour soutenir dans la durée un conflit pour lequel le pouvoir politique estime avec le soutien de l’ensemble de la nation devoir mobiliser toutes les capacités du pays pour la gagner quel qu’en soit le coût. De fait, nous ne sommes pas en guerre et donc cette « économie de guerre » n’existe pas à la date d’aujourd’hui, se limitant à l’expression politique et publique du soutien à un « allié » sans aller jusqu’au changement du fonctionnement de l’économie nationale … du temps de paix.