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Les agissements de D. Trump ? Pas étonnant pour Régis Genté !

Publié le 3 mars 2025 ...

#géopolitique

Pas simple de trouver un peu de temps, avec Régis Genté. Forcément, son livre sur D. Trump fait qu’il est actuellement très sollicité. L’actualité renvoie en effet, chaque jour à son travail, à son livre. Nous avons quand même trouvé un court créneau pour échanger.

Sa brutalité n’est pas une surprise 

ThB : Commençons par ce que nous sommes beaucoup à découvrir, la brutalité de l’homme. J’imagine que vous n’êtes pas vraiment surpris ?

RG : Non, pas du tout. Pour écrire mon livre,[1] j’ai dû me replonger dans 40 ans d’histoire afin d’éclairer le futur par le passé. Et, dans ce passé, tout était là et même plus que ce qu’on espérait. C’est dans cette mine d’informations issues du passé de D. Trump qu’était « la » surprise. Et, hélas, pas dans ce qu’il nous donne à voir aujourd’hui.

Ce que montre l’étude factuelle du comportement de D. Trump, c’est que depuis 40 ans, il y a un biais, chez lui, en des États puissants ou, plus largement, des sphères d’influence.

J’en veux pour preuve, par exemple, qu’en 40 ans, je n’ai pas trouvé une seule phrase vraiment critique, sérieuse, à l’égard de la Russie. Donc, tout ce qui se passe est attendu.


[1] Notre homme à Washington, de Régis Renté aux éditions Grasset

ThB : Mais ce n’est pas plus rapide que vous ne l’imaginiez et plus brut ?

RG : Non, avec Trump, la brutalité n’est pas une surprise. La surprise, pour être honnête, c’est qu’il l’ait fait de cette façon, directe et manifeste, alors qu’il savait parfaitement quels étaient les soupçons qui pesaient sur lui.

Cela l’avait beaucoup handicapé, voire beaucoup inquiété, pendant son premier mandat. Et l’on a vu d’ailleurs l’an passé… que lui, avec la complicité peut-être tacite de Poutine, s’employait à brouiller les pistes. Par exemple, lorsqu’on demandait à Poutine « Qui est-ce que vous préférez comme candidat pour la Russie ? Biden ou Harris ensuite, ou Trump ? » Et Poutine, à chaque fois, dit « Je préfère Biden ou Harris parce qu’ils sont plus prévisibles. ». Alors qu’en réalité, Trump est finalement très prévisible, comme on le voit avec la Russie. Ils ont donc brouillé les pistes.

Abandonner l’Ukraine, oui !

ThB : La suite, maintenant, pour vous, c’est l’abandon de l’Ukraine ?

RG : Oui, j’ai tendance à penser que oui. Après, on voit que, dans son administration, tout le monde n’est sans doute pas d’accord. D’ailleurs, on ne sait pas exactement quelle est la longueur d’onde. On ne sait pas trop quel est le projet. Tout ça, ce n’est pas très clair.

Enfin, à propos de l’Ukraine, oui, il l’abandonne. Est-ce qu’il l’abandonne complètement ? Ou est-ce qu’il met en place quand même quelques béquilles pour que la Russie ait quelques limites ? Ça, ça reste à voir quand même.

 Il faudra se méfier d’ailleurs dans la communication, parce que c’est un politique, donc un communicant. Aussi, pourrait-il vouloir se donner des airs de « quand même, je suis un peu dur avec la Russie ».

Cela lui permettrait, de plus, de cacher ce qu’il leur donne : mettre tout son poids pour conclure un accord pleinement favorable à la Russie.